Mardi 23 mai, c'est le grand jour du petit départ !
Seulement 60 km pour ce premier jour, pas la peine de se presser et nous faisons les premiers tours de roues à 9h30.
Premiers tours quelque peu hésitants, c'est qu'il est lourd le canasson et il va falloir un peu de temps pour apprendre à le maîtriser.
Départ en direction de Kerfourn et Rohan où nous devons emprunter le chemin de halage du canal de Nantes à Brest jusqu'à Malestroit. Une petite route paisible nous amène jusqu'à proximité de Rohan où il faudra se fondre un peu dans la circulation, juste 2 ou 3 km, passer le pont et la première chicane...
Pas rassuré l'équipage !
Des chicanes nous allons en rencontrer presque toute la journée, les unes qui passent bien, d'autres où il faut mettre pied à terre et d'autres encore où il faut carrément descendre et pousser...
Mais c'est aussi le prix de la tranquillité. En cette saison et hors week-end il y a peu de monde.
D'écluse en écluse nous avançons en direction de Josselin. Allons-nous faire un tour en "haute ville" ? Nous connaissons déjà pour y avoir de la famille et accédé à tandem il y a quelques années, sans chargement, et ça grimpe... Bon pour cette première matinée la sagesse va l'emporter et nous nous contenterons d'une halte au pied du magnifique château.
C'est presque midi et si on trouvait quelque pitance... Mais non, rien dans les parages, alors on continue et on tapera dans les réserves... enfin celles qui sont dans les sacoches... les autres...
Quelques arrêts photo, puis d'écluse en écluse nous arrivons à Malestroit.
Ce sera la grande pause-visite de la journée. Malestroit nous y avons passé quelques jours lors d'un rassemblement cyclo-campingcaristes mais ça date déjà... Nous remisons notre tandem à côté de plusieurs autres vélos, sur la place de l'église pour visiter et prendre un peu de temps, goûter également car nous sommes largement en avance sur l'horaire d'arrivée à notre chambre/table d'hôtes prévue à 17h30.
Juste en face une pâtisserie, Nicole va voir et est séduite par les kouign-aman, gâteau léger s'il en est, mais bon on peut se permettre le repas de midi a été frugal.
- "Bonjour Monsieur, je voudrais deux kouign-aman s'il vous plaît".
- "Voilà madame je vais vous les faire chauffer".
- "Parfait on va s'installer à la terrasse du café voisin et je reviens les chercher dans un moment"...
- "Mais non, je vais vous les apporter au café lorsqu'ils seront à point"...
- "Merci Monsieur" (ils sont sympas ces bretons !).
Café, blanche pression, kouign-aman dégustés, nous retournons auprès de notre canasson pour flemmarder encore un peu et admirer place et église avant de poursuivre notre route.
C'est à ce moment qu'arrive un petit groupe venant récupérer chacun sa monture solo. Nous entamons une conversation, alors que la propriétaire du vélo voisin se prépare, met son casque et... recule d'un pas, sans un regard pour notre monture qui repose sur sa béquille, écrasant son extrémité avec son talon !!!
Damned !
Canasson va s'écrouler... non, je le saisis par le guidon parvenant à éviter la chute... Mais la béquille... foutue... du moins jusqu'à la fin de notre virée... Pas cool et pas pratique car il faudra désormais trouver un appui. Bon, faudra faire avec !
Alors que nous allions repartir, une dame s'approche de nous et nous interpelle sur notre équipage, sur notre activité, d'où nous venons, où nous allons... Curieuse ? Sans doute, mais surtout cyclotouriste elle-même...
Et puis si on veut lier conversation rien ne vaut promener son chien ou son tandem !
Lorsque nous lui donnons le nom de notre gîte pour la nuit, le Moulin de la Béraudaie à Bohal, elle nous dit qu'elle connaît et que nous allons être agréablement surpris.
Nous voilà donc repartis en direction de ce fameux moulin. Malestroit/Bohal ce n'est pas bien loin mais nous n'allons pas nous attarder en route, beaucoup trop de circulation sur une pourtant petite départementale. On prend à droite pour monter à Bohal, première et dernière véritable grimpée de la journée, courte mais pas loin de 10%.
Arrivés bien trop tôt, nous avons le souvenir d'être arrivés ainsi dans une chambre d'hôtes il y a quelques années et d'avoir été fort mal accueillis, nous nous installons discrètement sur des sièges manifestement prévus à cet effet dans la pelouse tout en admirant le lieu.
Au bout de quelques instants et à notre grande surprise, nous voyons venir vers nous le patron dans sa tenue de cuisinier, sourire aux lèvres et mots accueillants. Nous nous excusons de cette arrivée trop précoce. "Mais il n'y a pas de problème" nous dit-il. Retirez vos bagages, je vais vous aider à les monter à votre chambre" (il est vrai qu'il y a trois étages !). Il prend nos sacoches les plus lourdes et nous voilà partis à sa suite.
Redescendu pour finir de soulager notre monture il me dit : "Mettez votre tandem là quand vous aurez fini, je vais le ranger dans mon garage".
Ben, pour un accueil sympa, c'est un accueil sympa !
Que dire de la table d'hôtes ? Digne d'un grand chef !
Assiettes bien présentées, c'est beau, c'est fin, c'est bon... Nous qui sommes plus habitués au canard qu'au poisson nous avons vraiment apprécié son "filet de lieu jaune sur filet de lieu noir"...
Si vous passez dans le secteur n'hésitez pas, pour le repas ou pour la nuit, ou pour les deux : Moulin de La Béraudaie, à Bohal.
Après ça nous pouvons dormir tranquilles, le repas du soir fait le cycliste du lendemain paraît-il...
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